FR︎EN



















Première édition

59,4 x 84,1 cm
Poster recto verso
14 images  
Direction éditoriale : Caroline de greef
Graphisme : EYD
Juin 2024
ISBN 978-2-490740-09-3




IETTA#2
Bodies of water called sound  
Myriam Santos en résidence à la galerie Hasy

Myriam Santos étudie, photographie, filme et interroge la mer et ses vagues que le surf lui a mis dans la peau et dont l’énergie est désormais indissociable de son quotidien. Le processus de travail pour la résidence à hasy a donné lieu à des entretiens avec une scientifique, une chef d’orchestre ou un surfeur sur les ondes, les sons, la puissance des vagues. Mêlant documents de mesures, photographie, sons et vidéos l’artiste offre tant une recherche scientifique qu’un projet artistique et sensible où la production est un inventaire  iconographique des formes des vagues.

IETTA est une collection de posters conçue par les éditions Eyd qui traite du témoignage d’un lieu, d’un moment, d’une oeuvre ou d’un esprit, présent ou passé selon une volonté d’attention au monde sensible. IETTA est un prétexte pour créer à partir d’une tradition culturelle artisanale une nouvelle pratique éditoriale vivement exigeante sur l’image et le sens.

Sous la forme PAPIER c’est une affiche A1 pliée au format A4, sur le WEB c’est une source d’informations et de surprises supplémentaires. Graphique, iconographique, typographique, oral ou en mouvement, son contenu se veut possiblement multiple.

Lancement le 16 juin à la galerie HASY.





IN EXTENSO

La Galerie Hasy

HASY s’engage depuis son ouverture à accompagner et défendre par des expositions personnelles ou collectives, des artistes français et internationaux.
Sa situation géographique en presqu’île de Guérande  participe à la diffusion culturelle en région auprès d’un public le plus large possible.
Elle reçoit le soutien et l’accompagnement du Ministère de la culture, de la DRAC des Pays de la Loire, de la Région des Pays de la Loire, du Département de la Loire-Atlantique et de la ville du Pouliguen.
Depuis juin 2020, HASY a investi un atelier à St Nazaire en plus de la galerie au Pouliguen.
HASY, avec la galerie et l’atelier, se veut comme un pont culturel entre Saint Nazaire et la presqu’île de Guérande, vecteur de rencontres et d’échanges.



Tu ne peux pas tout voir, quand tu entres dedans tu dois accepter le deal de te confier à un élément qui ne te montre pas tout. Tu ne peux pas savoir quelle forme aura la vague, tu es obligé de t’impliquer dès le départ, de faire confiance.













MYRIAM SANTOS

Photographies numériques et dessins au stylo sur papier, formats variables.
Première relation sérieuse et durable, je nous observe et nous apprends dans le quotidien et ses gestes, à travers la maison, dans les plis de nos draps et les changements de marée.
Dans la distance, c’est à travers les objets qui m’entourent que je nous regarde, à la relecture des photos de nos instants, sur lesquelles je reviens souvent.
Celles que je redessine me permettent de nous vivre encore, de prolonger nos moments, nos contours et nos corps, à nouveau je nous imprime sous la pulpe de mes doigts.
Je photographie quotidiennement, avec mon téléphone, mon boîtier. Le dessin d’après photo me permet de sauver des moments, de souligner des gestes et des mouvements parfois trop fugaces pour une photographie composée, de les positionner au-delà d’un simple carnet de notes visuelles, dans une existence singulière.



L’exposition

L’exposition post-résidence se tiendra à la galerie HASY à partir du 16 juin.

Lorsque l’on se met à l’eau, on part en direction de l’horizon, ou plutôt de deux horizons.

Le premier, le plus proche et que l’on observe allongés sur la planche, est celui que les vagues modèlent. Quand la ligne d’horizon se déforme, cela indique l’entrée de la houle, une fois que celle-ci a suffisamment gonflé en se rapprochant de l’obstacle sous-marin (rochers, bancs de sable ou encore corail), on rame pour rejoindre la vitesse de la vague jusqu’à pouvoir s’accorder et glisser selon son rythme. Chaque vague est un horizon que l’on voit se rapprocher de nous, que l’on cherche à anticiper afin de se placer au bon endroit pour entrer en contact avec elle.

Le deuxième horizon est celui que l’on observe lorsque l’on est assis sur notre planche à lire, analyser la mer, à attendre la prochaine série. Celui- là, lointain, me raconte l’infini. Certains me parlent de leur sentiment de connexion avec ce qui se trouve de l’autre côté, pour moi c’est quelque chose de tellement grand que je ne me le figure pas, c’est un absolu, indéfinissable. Et l’intrigue de cette immensité et le mystère de ce qui se passe en dessous, l’invisible, l’inaccessible, participe à mes yeux de la puissance de ce paysage en constant mouvement.

Chaque session est différente, la météo n’est jamais la même, les couleurs qui nous entourent non plus, chaque vague est une nouvelle rencontre. Notre corps, nos mouvements doivent se reconfigurer, la manière de les penser.... Surfer demande une constante adaptation. Lorsque l’on chute, on se fait retourner, recouvrir par les vagues. L’eau entre dans notre corps par les narines, envahit notre visage par les sinus, la gorge, on se fait ensevelir, pour ressortir avec plus de connaissances; mieux se placer, se lever plus tôt, partir plus tard, regarder l’intérieur de la vague à tel moment... Selon les « spots » (lieux géographiques où se trouve une vague surfable), le « pic » (endroit où cassent les vagues et où on peut prendre les vagues) se trouve plus ou moins loin.
J’ai beaucoup surfé une vague qui demande de ramer une quinzaine de minutes afin de le rejoindre, certains surfeurs rejoignent des endroits à plus d’une heure de rame, voire des heures de bateau... A grande distance du bord, on se retrouve face à notre instinct. L’univers sonore de la plage que l’on a quitté est pratiquement réduit à zéro. Plus rien ne compte que notre attention portée à la mer qui nous entoure, et les houles qui nous arrivent. Parfois, en plein épisode de brume, lorsque l’océan et le ciel se confondent, les horizons vers lesquels on a l’habitude de se diriger ne sont plus formés par des lignes, mais par des sons, ceux des vagues qui cassent, ou des surfeurs qui tombent. Ces sessions-là sont mes souvenirs les plus forts, lorsque l’on ne voit plus la plage, mais que l’on évolue à travers un gigantesque rideau opaque, que l’univers de la côte est entièrement coupé par l’atmosphère épaisse et cotonneuse qui, ni ne transporte, ni ne réfléchit les sons. Les vagues ne nous déplacent plus, elles nous portent, et nous nous retrouvons dans un rapport franc avec nos sensations, émotions, avec l’onde impalpable sous nos pieds.

J’aime imaginer que la pratique du surf est également un jeu avec les horizons, que notre manière de nous replacer déplace aussi leurs formes, nous ne sommes plus liés à un rapport frontal à l’horizon, mais dans des jeux de courbes, de circularité. Des retours permanents. Quitter les vagues est proche de la déchirure, combien sont restés à l’eau plus d’une heure et jusque dans la nuit après avoir dit « juste une dernière ». Et lorsque l’on revient d’une session, il est très difficile (voire impossible) de transmettre ce que l’on a vécu là-bas, dans cet autre monde environnant.


Myriam Santos, mai 2024









Quand la crête se forme sur tout son front, puis commence à s’incurver en avant, quand toute la masse d’eau plonge soudain en rugissant dans son creux, alors vous pouvez être sûrs que cette vague et ses compagnes arrivent d’une partie très lointaine de l’océan et qu’elles ont accompli un long trajet avant de venir se dissoudre à vos pieds.












© EYD
2024





NEWS

_ Bodies of water called sounds de Myriam Santos dans le cadre de la Résidence Recherche Photographique # 4.
Pour cet appel à projet la galerie HASY a proposé à une ou un artiste de travailler sur la question de « la mer, ses acteurs et ses enjeux ».
RRP avec le soutien du programme CAPSULE du ministère de la culture et la DEAC des Pays de la Loire.
Exposition 16 juin > 29 septembre
Vernissage samedi 15 juin 18h00 - 20h30

_ Exhibition fro 14 mai to 15 juin 2024 Sel noir d’Ilanit Illouz à la galerie Anne-Laure Buffard
_ Upcoming!
Artists in their studios by Tea Sirbiladze
Kootenays
by Thomas Gauthier