ILANIT ILLOUZ
Surfaces accidentées, mémoires de phénomènes imperceptibles, les photographies d'Ilanit Illouz incarnent et cristallisent ce qu'elles représentent.
Des amas de sel pétrifié de la mer Morte photographiés en gros plan dans le désert de Judée deviennent des montagnes célestes aux scintillements cristallins. L'empreinte laissée par la mer disparue, par l'eau évaporée, dessine des vagues en creux, figure le souvenir ancestral du ressac et de l'écume évanescente. Les sédiments de sel semblent encore porter en eux la trace en négatif des mouvements ondulatoires de l'eau. Le processus de fossilisation rejoint le procédé photographique (...). Les œuvres d’Ilanit Illouz donnent à voir la mise en forme, la mise en image elle-même. Elles incarnent, concrétisent, rendent tangibles l'idée de l'image comme dépôt formulée par Jean-Christophe Bailly. « Dépôt immobile retiré du cours du temps1 », l'image, et en particulier la photographie, fixe le temps accumulé, comme le fossile. Elle conserve la trace d'une disparition. Eve Lepaon
© EYD
2024
2024